Condizioni minime e indispensabili
Ultima offerta: cessione all’Italia del Trentino, con Bolzano e la Val d'Isarco fino a Chiusa, di varie isole lungo la costa dalmata, più uno spostamento del confine orientale italiano che includa Gorizia, la creazione di uno Stato autonomo di Trieste e la rinuncia austro-ungarica a ogni pretesa sull'Albania.
È sempre tanta roba. In cambio l’Ambasciatore italiano a Vienna offre la solita neutralità e 200 milioni di lire in oro. Il Ministro degli esteri Sonnino considera queste le «condizioni minime e indispensabili».
L’8 aprile le trattative sembrano avviate su un binario morto, ma si prova comunque a proseguirle. I rapporti tra l’Italia e l’Impero asburgico non sono stati sempre all’insegna della cordialità, ma ora stiamo toccando i minimi storici. Per qualche austriaco la nostra offerta potrebbe puzzare di ultimatum, prendere o lasciare.
A Roma si assiste all’ennesima grande manifestazione interventista. È un omaggio al Generale francese Pau, giunto a Roma al termine della sua missione in Russia; l’alto ufficiale soggiornerà nella capitale, per poi riprendere la via di Parigi e tornare a combattere i tedeschi.
Già, i tedeschi. Quelli stanno preparando qualcosa e un giornale belga, La Nouvelle di Maastricht, afferma di avere un indizio: le armate del Kaiser avrebbero acquistato tutti i cani di Hasselt e starebbero sperimentando gli effetti delle nuove granate a gas.
Davide Sartori
GLI AVVENIMENTI
Politica e società
- Nota italiana all’Austria con le richieste territoriali "minime e indispensabili" in cambio della neutralità.
- Deportazione e massacro degli armeni nell’impero ottomano.
- Tentativo d’assassinio di Hussein Kamel, Sultano d’Egitto. Un egiziano spara un colpo di rivoltella senza ferirlo.
- Grande dimostrazione interventista a Roma per l'arrivo del Generale francese Pau, che torna in Francia da una missione presso il Governo russo.
- Secondo un comunicato ufficiale del Governo tedesco i cannoni catturati sinora al nemico ammontano a 5.510 (3.300 presi ai belgi, 1.300 ai francesi, 850 ai russi, 60 agli inglesi).
- Venizelos minaccia di ritirarsi dalla vita pubblica per l'opposizione della Corona e per le polemiche sulla questione dell'intervento.
Fronte occidentale
- Viene respinto l’attacco francese nel distretto della Woëvre.
Fronte orientale
- Scontri dal risultato incerto nei Carpazi.
Operazioni navali
- L’incrociatore tedesco “Prinz Eitel Friedrich” viene imprigionato a Newport News, Virginia.
Parole d'epoca
Paul Cazin
L'humaniste à la guerre; hauts de Meuse, 1915
jeudi 8 avril, 11 lieures du matin. Je t'écris à la bougie, au fond de ma tranchée-abri, séjour lugubre, où tintent dans la pénombre les armes qu'on nettoie, el où résonne de temps à autre un petit refrain d'encouragement. La paille collée à la vase nous fait des chaussures énormes ; la boue a séché sur les pantalons en larges plaques dures. Dehors, grésil et vent. Le canon tonne-t-il? Je ne l'entends plus. On cause. Je sais de tous ces braves gens tout ce qu'on en peut savoir. Il y a des garçons de ferme du Berry qui se louent de la Saint- Jean à la Grande-Bonne-Dame. Il y a un ébéniste du Loiret, machiniste au théâtre de Sens, qui gagnait quarante sous par soirée, avec un repas et un demi-litre. Je m'informe des femmes, des enfants. J'entends parler métiers, usines et campagnes. Et mon cœur est tout plein de toutes ces tendresses et de toutes ces espérances. 5 heures du soir. J'ai plus de lumière dans l'âme qu'il ne m'en vient par mon soupirail. Nous avons eu les gelées en mars, nous allons avoir les giboulées en avril. On nous distribue des vivres de réserve qui nous tiennent tout de même debout. On devient si peu difficile! Le temps ne me dure guère. Je lis, je travaille deux ou trois heures par jour.
Je sens que le grand 'air sain aie nettoie la tête et le sang. Voilà la soupe. Notes du même jour. Est-ce l'automne ou le printemps? Nous marchons dans les feuilles mouillées. Les troncs blancs des bouleaux s'enchevêtrent à plaisir devant nous. Les broussailles nous Icndenl des crocs-en-jambe. Ja mais nous ne sortirons de ce bois. Il pleut, il pleut du fer. Chaque détonation est affreuse ; chaque cri qui la suit est affreux ; mais le plus affreux, c'est la seconde de silence durant la- quelle j'attends ce cri. Car il y aura un cri, je le sais. Il faut que quelqu'un crie sous ce coup... Et le cri monte à travers les branches qui pleurent des gouttes d'eau glacées, sourd ou déchirant, sauvage ou plaintif, plein de révolte ou de reproche... Où sommes-nous? Quelle heure est-il? Est-ce le soir ou le matin? Est-ce le printemps ou l'automne? J'ouvre la bouche comme si le cri devait sortir de ma poitrine. Mais dans ma poitrine, je n'ai plus de cœur, je n'ai qu'une poignée de ces feuilles pourries dans lesquelles nous marchons, nous marchons... sans jamais sortir de ce bois.